Son découvreur

Au cours du XVIII^e siècle, l’île de La Toja était encore inconnue pour ses voisins d’O Grove, pour deux raisons principales : les eaux de l’océan Atlantique qui l’entouraient et la présence d’ajoncs (d’où l’île tire son nom) qui en rendaient l’accès difficile.

C’est dans ce contexte que prend tout son sens ce que certaines légendes racontent, à savoir que le premier colon fut un âne ! Son maître l’avait abandonné, car l’animal se trouvait dans un état de santé déplorable, mais à sa plus grande surprise, à son retour, il le retrouva plus fort que jamais. Les propriétés des eaux thermales et de la boue caractéristiques de l’île l’avaient revigoré.

La station balnéaire

En 1841, le botaniste Antonio Casares confirme ce que l’âne avait déjà découvert. Le chimiste et pharmacien galicien y trouve des métaux tels que du calcium, du fer, du magnésium et du sodium. Si l’on ajoute à cela des températures comprises entre 30 ºC et 60 ºC, ces eaux étaient devenues propices pour soigner certaines maladies. Le propriétaire de l’île, le marquis de Riestra, est alors persuadé qu’il pourrait en tirer parti sur le plan commercial. Un an plus tard, il obtient l’autorisation d’ouvrir la première station balnéaire de La Toja.

Mais le marquis ne s’arrête pas là. En 1907, le Gran Hotel de La Toja est inauguré. Voici quelques faits intéressants sur ce projet :

– Il est l’œuvre de l’architecte est Vázquez-Gulías, originaire de la province espagnole d’Orense.

– Sa construction s’est inspirée d’autres stations balnéaires telles que celle de Vichy en France, celle de Marienbad en République tchèque ou de Baben Baben en Allemagne.

– C’est la première fois que du béton armé est utilisé dans une construction en Galice.

Photographie de la station balnéaire de La Toja en 1901

Le succès de la station balnéaire et de l’hôtel était en partie dû à la construction d’un pont qui facilitait l’accès à La Toja, qui jusqu’alors était seulement possible par bateau ou en traversant à pied à marée basse. Autre fait digne d’intérêt : le viaduc de près de 300 mètres était le plus long pont du vieux continent construit jusque-là.

La fabrique de savons

Le marquis doit rapidement faire évoluer son négoce. En effet, chaque fois que les grandes personnalités de l’époque se rendent à la station balnéaire, ils en repartent très satisfaits et physiquement revigorés. Mais ils doivent ensuite, bien entendu, retourner chez eux et reprendre leurs activités quotidiennes. Pour résoudre ce problème, le marquis a la brillante idée de commercialiser les sels de La Toja. Les visiteurs peuvent ainsi bénéficier des propriétés médicinales de l’île à tout moment. Et en 1904, l’entreprise lance sur le marché le premier savon de La Toja.

Une histoire qui se répète…

Durant la guerre civile espagnole, le Gran Hotel La Toja est transformé en hôpital de guerre. Et durant l’après-guerre, il devient le refuge des blessés. Plus tard, l’hôtel passe aux mains de Pedro Barrié de la Maza, qui tente de faire revivre ce projet et construit le casino en 1987, effectue les premières réformes importantes du Gran Hotel et délocalise la fabrication des produits La Toja à La Corogne.

Ces politiques permettent au complexe de retrouver sa gloire d’antan. En 1989, le groupe Bilberberg se rend aux installations pour y tenir l’une de ses réunions annuelles, et d’autres personnalités importantes comme des politiciens, des chanteurs et autres clubs célèbres visitent ce paradis pour profiter de la grande tranquillité qui y règne.

La dernière grande réforme a lieu en 1990. Et en 2007, la production en Galice cesse, une mauvaise nouvelle d’un point de vue économique, mais aussi sentimental.

Malgré tout, l’Eurostars Gran Hotel La Toja est toujours aujourd’hui la seule station balnéaire 5 étoiles de toute la Galice. Il s’agit non seulement d’un refuge où se détendre grâce à ses eaux et boues aux propriétés reconstituantes, mais également d’un lieu magique, un paradis où trouver la paix et se déconnecter du monde quand besoin est, et qui sait, où rencontrer une célébrité avec qui poser en photo, de quoi rendre jaloux tous vos amis.